POEME PHOTOGRAPHIQUE

Au même titre que le corps cartographié, ou les bouteilles à la mer, le travail qui suit fait partie de ce que nous appelons les gestes cartographiques. Un lieu n'est pas seulement un espace concret fait de pleins et de vides, il est aussi les âmes qui l'habitent.

Ce sont les individus, leurs histoires, qui donnent du sens au lieu et le façonnent. L'expérience cartographique, menée ici, aurait été incomplète si nous ne nous étions attachés à créer une nouvelle représentation du lieu même où cette expérience a pris naissance : le foyer. Il existe déjà des représentations cartographiques de l'URAS : les plans de l'architecte ainsi qu'un schéma où le nom de chacun est inscrit dans une case numérotée. Cette représentation est-elle suffisante ? Qu'existe-t-il derrière cet enchevêtrement de lignes orthonormées, de noms, de numéros ? Est-il possible d'envisager une autre carte du foyer, celle de ceux qui l'habitent, une carte à la hauteur d'une communauté humaine ?

Dès le commencement de l'expérience avec les résidents du foyer, nous avons entamé un travail photographique intitulé

"Pour habiter les numéros du foyer de l'URAS".

A ceux qui le désiraient, nous avons demandé de poser face à l'objectif avec pour seul fond, leur réponse à la question "où je suis ? ". Ces réponses sonnent comme autant de définitions d'un lieu unique : le foyer. Plus que les portraits de ses habitants, ce sont les portraits possibles de ce lieu qui semblent se collectionner. Le long poème photographique devient ici un point de départ possible pour l'exploration des territoires de chacun des résidents au travers des trois temps :

" Où j'étais ? ", " Où je suis ? ", " Où je serais ? ".


A la question " Où je suis ? ", les sentiments qui habitent ce lieu ont répondu

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