« Nigloblaster»

Caravane cinéma GPS pour bicyclette, une oeuvre numérique mobile réalisée par Stany Cambot et Pierre Commenge, produit par Echelle Inconnue

Avec le soutien
La Ville de Dieppe, Dieppe Ville d’Art et d’Histoire, La DRAC Haute-Normandie, Le dispositif pour la création artistique multimédia (DICREAM) du CNC, Le Pôle-Image Haute-Normandie, Le Département de Seine-Maritime et La Fondation Abbé Pierre.

Echelle Inconnue est financé au titre de sa programmation par la DRAC Normandie, la Région Normandie, le Département de Seine-Maritime et la ville de Rouen.

MISE EN PLACE D’UNE VISITE INTERACTIVE DU POLLET

Pour aider à ouvrir les yeux sur les invisibles des villes, Echelle Inconnue propose de construire une visite foraine du quartier du Pollet avec ses habitants. Pendant sept mois de résidence, l’équipe est allée à la rencontre des polletais pour écouter et filmer les récits d’un quartier vu par sa mobilité. En somme, le Nigloblaster vise à devenir un lecteur de ville.

CARAVANE GPS POUR BICYCLETTE À USAGE COLLECTIF

Le Nigloblaster est un dispositif forain, « manouche, voyageur même, carrément ! » permettant de sous-titrer l'espace. Il diffuse la légende (ce qui est digne d’être conté) de la carte, jusque là impossible, de la mobilité. Prototype re-designé du véhicule utilisé quotidiennement par nos voisins Voyageurs Nito et Timothé (une carriole équipée d'enceintes surdimensionnées tractée par leur vélo), le Nigloblaster diffuse dans l'espace urbain vidéos, textes, chansons, témoignages et entretiens des personnes rencontrées et connaisseuses de cette ville invisible, méconnue et peut-être tue qu'est « Dieppe mobile ». équipé d'un système GPS il permet de géolocaliser les sons recomposant le montage en fonction du parcours. La technique GPS n'est pas envisagée ici comme un gadget ou un nouvel avatar de l'innovation mais bien comme l'outil et le média permettant d'interroger et de ré-envisager le rapport de la matière à son milieu..

DIEPPE VILLE D’ART ET D’HISTOIRE

Le service d'animation de l'architecture et du patrimoine de la Ville de Dieppe conçoit des projets à vocation culturelle, sociale, éducative et/ou touristique. Il met en œuvre le label Ville d'art et d'histoire attribué à Dieppe par le Ministère de la Culture et de la Communication depuis 1985, s'inscrivant ainsi dans un réseau national constitué aujourd'hui de plus de 180 villes ou pays. Le service se veut être un lien entre Dieppe et ses habitants ou les habitants d'autres territoires. Ce lien prend diverses formes selon l'actualité, les besoins, les attentes, les recherches : visites guidées, conférences, expositions, mais aussi projets de toute nature montés avec le concours d'habitants, d'associations, d'écoles, appuyés souvent d'artistes ou compagnies associés. Ces projets au long cours permettent en particulier d'interroger notre patrimoine et d'en bouleverser notre lecture quotidienne. Véritables perturbateurs, ils questionnent nos pratiques en décadrant notre regard, en provoquant d'autres rencontres : ils réinventent sans cesse le partage de notre histoire et de nos lieux de vie. Le projet NIGLOBLASTER d'Echelle Inconnue est un de ces moteurs indispensables à cette matière vivante. Il propose à Dieppe une autre vision d'elle-même. Il nourrit la ville d'une lecture nouvelle qu'il met en perspective avec toutes celles, individuelles ou collectives, qui la fabriquent chaque jour.

LES POLLETAIS ET LEUR QUARTIER

Le projet Nigloblaster 2.0 est co-élaboré avec les habitants du Pollet. Ce sont leurs voix et leurs histoires qui écrivent et content la légende de la mobilité de leur quartier. Chaque film composant le parcours du Nigloblaster entrecroise alors des portraits de personnes racontant des souvenirs, des anecdotes, des faits sur leur quartier et sa mobilité, pour finalement convoquer et réécrire l'Histoire. Pour rencontrer ces habitants, Echelle Inconnue a organisé chaque mois un rendez-vous dans un bar du Pollet. C’est en diffusant des films, en racontant le projet et surtout en discutant au comptoir, comme il y est d'usage, que l’équipe a pu entrer en contact avec des personnes et leurs histoires. Ainsi, Sandrine évoque-t-elle sa vie actuelle en camion et celle passée dans un bateau. Scando nous parle lui, du parcours de candidats au voyage cherchant à joindre l’Angleterre. Louisette et Évelyne croisent leurs regards au sujet de l’ancien camping du Pollet et de l'autre mot pour dire solidarité. Beaucoup d’autres. Toutes ses personnes ont pu avoir un droit de regard sur le montage des films lors du crash-test organisé en juillet 2015. Le travail d’Echelle Inconnue s’organise toujours en aller-retour avec les personnes participant au projet. Ceci afin qu’elles soient fières des films auxquels elles ont participé et afin d’être sur de bien retransmettre ce qu’elles ont voulu dire.

L’ART DANS L’ESPACE PUBLIC

En plus des enjeux de mobilité, de numérique, de diffusion de films, le Nigloblaster soulève également celui de l’art dans l’espace public et des formes qu’il prend à l’heure actuelle. Identifié par le philosophe Paul Ardenne comme représentatif de « l’art contextuel », le travail d’Echelle Inconnue, à travers ou non des créations numériques, s’écrit et s’invente avec les habitants pour repenser et reconsidérer ensemble nos espaces de vie. Echelle Inconnue replace ainsi dans l’espace public-même la parole de ceux qui en sont exclus en mettant en place des travaux et expérimentations artistiques autour de la ville et du territoire. Au Pollet comme ailleurs, l’espace public nous est confisqué par le poids de l’immobilier, du bâti, par le patrimoine des riches. Le projet Nigloblaster 2.0 et sa visite du quartier se pose comme une tentative de reconstruire, au Pollet, un monument diffus1 à la ville mobile, au mobilier, au patrimoine des pauvres. Il n’est pas ici question de faire de l’art dans la ville des architectes, des planificateurs et des urbanistes mais de rendre visible un quartier construit sur la mobilité. La création artistique, au même niveau que la création numérique, vient raconter cette histoire, celle des marins, celle des migrants traversant Dieppe, celle des manouches, celle des habitants en camion, yourte, bateau ou caravane, celle des polletais qui ont vu et vécu la mobilité de leur quartier.

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