Depuis 1997, les foyers de travailleurs migrants, présentés alors comme des « espaces de non-droit », sont soumis à un « plan de traitement » dans le but de les moderniser. À la suite de la circulaire de 2006 et au lancement de plans quinquennaux pour organiser ces changements, la transformation des foyers s'accélère.
Ces « réhabilitations » de foyers en résidences sociales soulèvent des tensions, imposant des normes sur l'« habiter » et des déménagements forcés. Ces transformations passent par la disparition ou l'encadrement des espaces collectifs. Elles contraignent les conditions d'existence et l'organisation en commun tandis que le foyer constitue une ressource de proximité dans la ville et concentre des réseaux transnationaux d'entraide.
Le terrain ethnographique de Tiphaine Bernard, basé à Montreuil-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, auprès des habitants d’un foyer en lutte depuis 1980, lui permet de présenter une analyse des risques pris par les acteurs en présence lors du passage d'un fonctionnement en gestion autonome à celui d'une cogestion en résidence sociale, ceci sur une temporalité de plus de 35 ans.
La mobilisation politique, l'expertise partagée des habitants et de leurs soutiens, ont permis la réalisation de cette résidence cogérée. Une conjoncture politique favorable l'a en outre rendue possible. Un autre point de vue, émanant des habitants, peut-il être entendu et étendu sur l’habiter en résidences sociales ? Comment cette expérimentation peut-elle perdurer dans le temps pour un droit à la ville ?
Par Tiphaine Bernard
- Anthropologue et coordinatrice de Centre Social
RESERVATION POUR LE LUNDI 14 OCTOBRE 2024 A 19H00 à ECHELLE INCONNUE
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