La Métropole n’est pas un phénomène naturel mais une construction empirique de la ville adaptée à l’application des mesures néo-libérales préconisées par le Consensus de Washington ; elle est expérimentée de manière brutale dans l’espace post-soviétique dans les années 1990 et se met en place lentement à l’Ouest de l’Europe depuis le début des années 2000.
L’économie métropolitaine est aussi une économie de la destruction. Détruire pour reconstruire, plus beau, plus dense. Mais aussi peut-être demain, détruire pour produire des déchets susceptibles de fournir l’industrie du recyclage et du traitement sobrement appelée « économie circulaire ». La Métropole tend aujourd’hui à se penser en écosystème autonome. Or, il est clair que la production métropolitaine inonde son environnement plus ou moins proche de déchets, d’usines pour les traiter, et d’autres pour produire ce dont elle continue à avoir besoin.
On développe des Zones : Zones industrielles, Zones de loisir, Zones d’activité, Zones de riches (gated comunities) ou Zones de pauvres et, plus particulièrement depuis ces dernières années, des Zones Économiques Spéciales. La première de ces Zones Économiques Spéciales vient de voir le jour en France, le long de la Seine, entre le Havre et Rouen, à Port-Jérôme. Dans ces espaces, les règles changent tant du point de vue du droit de l’urbanisme que du droit du travail ou du droit fiscal.
Et alors ? Rien… Si ce n’est que dans ces Zones habitent ceux avec qui nous travaillons depuis plus de dix ans. Les exclus du mirage métropolitain : un nombre croissant d’individus amenés à vivre en caravanes, camions, tentes, mobile-homes et autres campings, aires d’accueil ou bases vie. Peuple que le capitalisme urbain déplace et qui vient rejoindre au ban des villes les populations de Voyageurs, Sinté, Manouches, Gitans ou Yéniches ; cette éternelle population test des mesures de ségrégation urbaine et de contrôle.
11/13 rue Saint Etienne des Tonneliers
76000 ROUEN
FRANCE
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