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PIRATEBOX ?

Lundi 8 octobre 2012 et suite à la deuxième réunion du Hackerspace une pirate box a été déposée à l'atelier. Elle permet, dans un rayon d'une trentaine de mètre, de déposer ou de télécharger des fichiers en wifi depuis un portable (ordinateur ou téléphone).



Vous trouverez un descriptif explicatif ici Et, pour aller plus loin, un historique de la création des pirates box sans oublier un wiki par là

medialab, hackerspace ou fablab ?

Soumis aux vagues des modes sémantiques et de leur cours sur le marché de la communication institutionnelle, les lieux de pratique et de réflexion sur le numérique se voient accolés régulièrement d'étiquettes anglophones aux consonnances "de pointe". Essayons d'en prendre trois : medialab, hackerspace, fablab et voir ce qu'ils ont dans le ventre :

Medialab : à l'origine un laboratoire prestigieux du MIT fondé en 1985, espace de recherche plus ou moins informel dédié à la prospective technologique, bénéficiant de soutiens institutionnels et de partenariats privés. On y travaille sur le design d'objets communicants, de nouveaux services en réseau, à la "vie du futur" nécessairement technologique. Transposé à l'hexagone, le medialab a une mission pédagogique et d'éducation populaire, d'échange de savoirs, de diffusion de la création numérique, plus rarement de laboratoire. Ces lieux sont issus du réseau des EPN / ECM, réunissent animateurs de réseau et médiateurs, et bénéficient du soutien de collectivités, parfois en échange de l'application de programmes nationaux, avec lesquels ils doivent composer dans une autonomie plus ou moins éclairée. Selon le lexique de l'économie créative, le terme est obsolète et il faut lui préférer hackerspace ou fablab.

Hackerspace : Contrairement à ce que dit le journal du grand rouen, c'est d'Allemagne plutôt que des Etats-unis qu'il faut chercher l'origine des hackerspaces tels qu'on les connait aujourd'hui. En cherchant du côté du CCC (Chaos Computer Club) qui existe depuis les années 80, et des lieux qui apparaîtront dans les années 90 : C-Base à Berlin ou C4 à Cologne. Puis en 2006, le metalab de Vienne posera les bases de fonctionnement de ces lieux qui se développent depuis lors. Avec pour principes : l'ouverture de lieux pour l'échange de connaissances sur l'usage créatif de la technologie, la rencontre en pair à pair, sans médiation (mais trop souvent entre jeune blanc mâle), l'autogestion et l'autonomie financière, sans soutien institutionnel, sans programme "citoyen". En France, le /tmp/lab ouvre ses portes fin 2007 à Vitry sur Seine, puis d'autres lieux suivront : Breizh Entropy à Rennes, Tetalab à Toulouse, etc. Un but était aussi de réhabiliter le terme de hacker, le sortir de la confusion entretenue par les médias avec le "pirate". Dans les hackerspaces, on s'intéresse surtout au code, au hardware, aux réseaux (sécurité, anonymat, réseaux pairs à pairs, piratebox, etc.). Ce sont des communautés de pratique, sans nécessairement un unique projet commun, mais réunissant des personnes impliquées dans des projets libres logiciels ou hardware désireux d'échanger leurs connaissances.

Fablab : encore un terme issu du MIT (prestige assuré), plus précisèment de Neil Gershenfeld du CBA (Center for Bits and Atoms). Basé sur le principe d'un atelier de fabrication ouvert, orienté hardware, utilisant des machines à commande numérique (imprimantes 3D, fraiseuses, etc.) pour fabriquer toutes sortes d'objets. Le fonctionnement du fablab peut être autogéré, institutionnel voir réservé à un certain public (les étudiants d'une école, etc.).
Ce terme atteignant des côtes himalayennes sur le marché de la communication autour de l'innovation, il acquiert le statut de posture incontournable dans la pornographie institutionnelle, susceptible d'attiser le désir des décideurs et d'accéder à des mannes budgétaires, tout le monde le veut.

Une lecture pour poursuivre : hacking the spaces


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