La Carte n'est pas le monde mais un regard particulier porté sur lui.

L’objectif du cartographe est-il de produire une image du monde, ou un monde à l’image de la carte? En effet, la carte moderne donne à voir une image du monde où rien n’échappe au regard, où est exclu tout lieu secret ou caché. C’est pourquoi cette carte est totalisante. Elle se charge de regrouper l’ensemble de toutes les données possibles en une représentation neutre, globale et exhaustive. Elle est le véhicule d’une certaine représentation ou idée du monde dans laquelle chaque groupe, chaque société dicte ses propres codes qui traduisent de façon précise son orientation culturelle ou politique. La carte géographique n’est donc pas l’unique version correcte du monde mais une des versions possibles. Malgré son apparente objectivité, la carte est avant tout un regard particulier sur le monde, ce qui invite à relativiser la réalité cartographique. Pourtant, en retraçant tous les parcours effectués et en les organisant de façon claire selon un code compréhensible, la carte peut prétendre être un outil efficace pour reconstruire la réalité du monde représenté. Cependant, en rassemblant tous les chemins possibles, la carte banalise l’importance de chacun de ces itinéraires en une trace codifiée. La carte semble vouloir rassembler des éléments issus d’expériences d’origines disparates pour former un tableau du savoir géographique. Or sa neutralité apparente nous masque l’expérience des hommes par qui elle est née, et ne laisse pas non plus imaginer l’expérience des hommes qui l’utiliseront. Elle reste une image figée entre deux actions : faire la carte et utiliser la carte. Les descripteurs de parcours ont disparu ! D’un premier souci d’ordonner le désordre naturel et son hétérogénéité, la carte en vient à organiser et à donner l’ordre du monde. Pourtant la réalité est multiple. Actuellement la représentation cartographique tend à n’être qu’une réduction arbitraire faisant de la ville une surface délimitée, par des signes arbitraires, des pleins et des vides, des noirs et des blancs : triomphe du trait, du compartimentage.

PROGRAMME DU VENDREDI 6 SEPTEMBRE




10.00 - 13.00: THÈME : Ville tracé

Débat mené par Antoine Pickels ou Benoit Vreux

Eclaireur: Pauline de la Boulaye (FR)

Avec Stany Cambot (FR), Vjekoslav Gasparovic (HR), Stefan Kaegi (DE), Emilio Lopez Menchero (BE).




14.00 - 17.00: Ateliers

1. Stany Cambot (FR) : "Atelier cartographique de campagne. Production de cartes insaisissables."

2. Vjekoslav Gasparovic (HR): "L'idée de la ville"

3. Stefan Kaegi (DE): “La vie comme théâtre”




17.00 - 18.00: Échanges et perspectives

Sur Twitter : @EchelleInconnue