La fabrique de la ville moderne construit tout autant le citoyen que l’étranger ! Celui qui, par nature ou culture, ne saurait s’y intégrer.
Étrangers et pas migrants, car si le mouvement des individus ou groupes d’individus se confond avec l’histoire de l’humanité-même (et peut ainsi difficilement être conçu comme un problème), la fabrique moderne de l’étranger est une construction qui remonte au laboratoire colonial dans lequel les empires apprirent à faire la ville moderne, avant d’en réimporter les savoir-faire sur leur propre territoire.

L’hégémonie des représentations cartographiques du territoire (plan de cadastre en particulier) sont depuis devenues autant d’outils de planification, de contrôle, que d’exclusion ou de désignation de l’autre : étranger (fut-il de l’intérieur) mobile et impossible à fixer sur la carte.

Il s’agit bien là d’un récit, porté au XIXe siècle par un orientalisme aujourd’hui réactualisé qui au mieux exotise certaine formes ou pratiques de l’espace, quand il ne les criminalise pas.

Depuis 1998, le groupe Echelle Inconnue, emmené par l’artiste et architecte Stany Cambot, tente de produire en cartes, films, dispositifs ou interventions, des contre-récits au story telling officiel de la planification urbaine, avec ses exclus-mêmes, ses étrangers (immigrés, Tziganes, sans-abri, nomades, etc.) : suivre le projet Makhnovtchina Eastern.

INFORMATIONS PRATIQUES

Vendredi 17 novembre organisé par Shaninka, École des sciences économiques et sociales de Moscou.
Le Séminaire a lieu à Medialoft (quai Pretschistenskaya, 11, bât.1, salle 12) à 19h à Moscou