A Rouen, le 26 Novembre 2010.

Maintenant deux semaines que nous occupons le 30 Rue du Lieu de Santé, immeuble que nous avons trouvé vide, notre détermination reste entière; en témoigne l'avancée rapide des travaux. Désormais, nous jouissons de tout le confort nécessaire au rez-de-chaussé, au premier étage et à l'extérieur: un salon, plusieurs chambres, un bureau, une cuisine, une salle de réunion, une salle d'eau et un établi. Attirés par cette irruption dans leur quartier, certains voisins et autres passants n'ont pas hésité à franchir le pas de la porte qui, bien entendu, est toujours ouverte. La fin de quinze ans d'abandon d'un bâtiment dont plus d'un aurait eu l'usage, l'exercice de l'intelligence collective pour réhabiliter les lieux, et une nouvelle présence forte dans leur rue sont autant d'aspects auxquels les habitants des alentours ont été sensibles. Pour notre part, cet accueil qui nous est fait et cette disposition à la rencontre qu'il traduit nous laisse entrevoir des possibilités plus consistantes, au moins à la hauteur de celles qui se sont dégagées au cours du mouvement contre la réforme des retraites: ici le refus d'abandonner une part de plus en plus importante de sa vie aux décisions du pouvoir, là l'organisation collective pour se sortir de l'impuissance ou encore, des amitiés nouées autour du sabotage du cours normal des choses. Nous envisageons l'occupation du 30 rue du Lieu de Santé comme un geste parmi d'autres pour que ces possibles trouvent à s'installer dans le temps et fassent l'objet d'un partage avec quiconque se sentira animé par cette même envie. C'est ainsi que nous générons l'occasion de nous retrouver: réunions ouvertes qui peuvent aboutir sur un repas tous les vendredis dès 18h et un événement festif à venir. Vous en serez informés.

A bon entendeur, que la musique commence!

P.S. Toujours pas de nouvelles de notre assignation en justice. Quelle injustice!