Pesni Abaja ''les Chants d’Abaï'' (Grigori Rochal, 1945)

En raison de l’avancée allemande fulgurante, la majorité des studios de cinéma soviétiques furent évacués à partir de septembre 1941 et ne revinrent qu’à partir de 1944. A posteriori cette expérience fut considérée par la plupart des protagonistes comme une parenthèse très favorable, dont l’héritage - en termes de films - reste glorieux (que l’on songe ne serait-ce qu’à Ivan le Terrible, filmé pour l’essentiel au Kazakhstan). La nouvelle documentation réunie dans le cadre du projet collectif CINESOV permet d’analyser en détail les effets et les conséquences de ce déplacement en temps de guerre. On examinera successivement les aspects institutionnels et particulièrement les prérogatives respectives attribuées aux studios, aux autorités locales et centrales et la façon dont s’établirent les rapports entre centre et périphérie ; les aspects industriels, en éclairant les effets de ce redéploiement sur les procédures de production, les normes et les techniques, puis en présentant le sort des studios locaux à la fin de la guerre ; enfin on examinera comment ce double défi de produire des films en temps de guerre et de former de nouveaux professionnels localement fut relevé par les cinéastes en évacuation. Le cas présenté sera celui d’Alma-Ata où furent évacués Mosfilm et Lenfilm.

Conférence proposée par Valérie Pozner, directrice de recherche au CNRS, en Histoire du cinéma russe et soviétique.

Lieu : La conjuration des fourneaux, 149 rue Saint-Hilaire, Rouen
Date : jeudi 26 janvier 2017 à 19h