Bête ou animal ? À l’heure de la ville durable il convient peut-être de pointer la différence. Les jardins de pied d’immeuble, les fermes urbaines, les ruches en ville, ne constituent pas la réintroduction de la nature en ville, de la « sauvagerie », mais bien d’une nature maîtrisée dont l’homme serait maître et possesseur. Cependant aux changements urbains, la nature répond, les espèces s’adaptent. La ville est un écosystème en mutation et ne parvient malgré tout à se débarrasser de son refoulé bestiaire. Il y a quelques années la ville de Rouen reprenait pour emblème l’agneau qui supplanta en son temps le porc épic. Loin à l’est, à Kazan, la capitale du Tatarstan se représente sous les traits de Zilant le dragon, alors que Moscou choisit st George le terrassant. Enfin les fusions régionales font réapparaître sur les édifices publics les lions Normands. Bref on ne se débarrasse pas si facilement de la bestialité comme on ne peut arracher à la cathédrale son monstrueux bestiaire.

Car peut-être la bête nous aide-t-elle à penser. Ainsi, Stany Cambot impatronisa-t-il les projets d’Echelle Inconnue tant à des figures intellectuelles, artistiques et historiques qu’à un panthéon totémique (fourmis, moutons, corneilles, grenouilles…).

Pour ce cycle de mars à juin 2018, ce sont cinq événements qui viennent interroger les rapports entre bestiaire et urbanité :

- Une exposition dans le nouveau lieu d'Echelle Inconnue, rue Saint-Étienne des Tonneliers (à découvrir ICI).
- Deux conférences sur l'adaptation des animaux en ville, par Jean Estebanez, maître de conférence en géographie (lire ICI) et Frédéric Malher, président du Centre Ornithologique d'Île de France (lire ICI).
- Une soirée DSEN et poésie avec le Zoo numérique de Frédéric Bisson, membre du Hackerspace Ventres Mous (plus d'informations ICI).
- Une dérive urbaine à la rencontre de ces bêtes (en savoir plus ICI).